Initiative de prévention Card Security : entre prudence consciente et
habitude pratique
Pourquoi les utilisateurs de cartes se sentent en sécurité, mais ne sont pas toujours bien protégés
Les paiements par carte font partie du quotidien, que ce soit en magasin, en déplacement ou en ligne. Pourtant, malgré un sentiment général de sécurité, une personne sur six en Suisse est victime d’une fraude à la carte bancaire. Une nouvelle étude réalisée pour le compte de l’initiative de prévention Card Security montre où se situent les connaissances et où des mesures doivent encore être prises.
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Une personne interrogée sur six (16 %) déclare avoir déjà été victime d’une fraude à la carte bancaire. Les tranches d’âge les plus touchées sont celles des 30-39 ans et des 50-59 ans, qui sont les plus actives dans l’utilisation des cartes. Il n’est toutefois pas possible d’établir un profil de risque clair : l’âge, le revenu ou le niveau d’éducation ne sont pas des indicateurs fiables de la probabilité d’être victime d’une fraude à la carte bancaire.
À noter : un tiers des personnes concernées ne savent pas expliquer précisément comment elles ont été victimes d’une fraude. Cela montre que malgré la notoriété élevée de termes tels que « hameçonnage » (92 % des personnes interrogées déclarent connaître ce terme), les liens concrets et les mesures de prévention ne sont pas toujours connus. Le sentiment de sécurité reste donc souvent abstrait et les failles de sécurité passent inaperçues.
Les cartes de crédit et de débit font partie du quotidien de la majorité de la population. La plupart des utilisateurs se sentent particulièrement en sécurité lorsqu’ils paient en magasin avec leur code PIN ou sans contact. Les moyens de paiement numériques inspirent nettement moins confiance : le paiement mobile ou les paiements en ligne par carte sont considérés par beaucoup comme moins sûrs.
Les différences entre les groupes d’âge sont frappantes. Alors que les jeunes (16-39 ans) se montrent nettement plus ouverts aux méthodes de paiement numériques, les personnes âgées font souvent preuve d’une certaine réticence. Il apparaît clairement que tous les modes de paiement ne bénéficient pas du même niveau de confiance et que le sentiment de sécurité personnel dépend fortement de l’expérience, de l’affinité avec la technologie et des habitudes.
La majorité des personnes interrogées se considèrent responsables en cas d’utilisation frauduleuse de leur carte, les personnes âgées faisant notamment preuve d’un sens aigu des responsabilités. Dans le même temps, 28 % déclarent avoir déjà fait preuve de négligence dans l’utilisation de leur carte ou de leur code PIN. Et pour 40 % d’entre elles, il est « trop fastidieux » de respecter systématiquement toutes les mesures de sécurité.
Cela se reflète également dans l’utilisation des mesures techniques de protection : certes, les pratiques de base telles que le contrôle régulier des relevés de compte ou la non-transmission des données de carte sont largement répandues. Mais les précautions plus spécifiques telles que le géoblocage ou les restrictions ciblées des fonctions des cartes sont nettement moins utilisées, souvent par manque de connaissances ou d’instructions pratiques.
Un tiers de la population souhaiterait faire davantage pour la sécurité de ses cartes, mais ne sait pas exactement par où commencer. Cela montre qu’outre des connaissances, il faut proposer des informations concrètes et facilement accessibles. Le canal utilisé est également déterminant.
Les personnes âgées et les utilisateurs soucieux de leur sécurité sont particulièrement sensibles aux médias traditionnels tels que la télévision et les affiches. Les groupes cibles plus jeunes réagissent en revanche davantage aux contenus diffusés sur les canaux numériques ou les réseaux sociaux. Les établissements financiers sont les sources d’informations sur la sécurité qui inspirent le plus confiance, devant la police et les émetteurs de cartes. Les différences régionales, par exemple entre la Suisse alémanique et la Suisse romande, doivent également être prises en compte dans la communication.
L’enquête a été réalisée par gfs.bern pour le compte de l’initiative nationale de prévention Card Security. Elle a été menée auprès de 1 002 habitant·e·s de Suisse âgé·e·s de 16 ans et plus entre le 24 février et le 10 mars 2025 via le panel en ligne interne polittrends.ch.
Les résultats sont représentatifs de la population résidante permanente âgée de 16 ans et plus et présentent, avec un intervalle de confiance de 95 %, une marge d’incertitude statistique de ±3,1 points de pourcentage.
Tous les détails et résultats de l’étude peuvent être consultés dans le rapport complet et dans le cockpit interactif en ligne en allemand.
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