Projets de logement à Zurich : critiques généralisées concernant la situation du marché, compréhension des contraintes structurelles

29.10.2025 | Sophie Schäfer, GFS Bern

Une nouvelle étude réalisée par gfs.bern pour le compte de CRK révèle que si la majorité des électeurs zurichois sont satisfaits de leur situation en matière de logement, ils considèrent toutefois les coûts du logement comme un fardeau. Le prochain vote sur l’initiative relative au droit de préemption intervient dans un contexte de forte sensibilité aux questions liées au logement.

Un niveau élevé de satisfaction malgré des problèmes importants

Neuf Zurichois sur dix sont satisfaits de leur situation en matière de logement. Cependant, près de la moitié des personnes interrogées (49 %) considèrent que les coûts du logement constituent une charge importante. La pression des coûts est particulièrement forte chez les jeunes âgés de 18 à 39 ans (58 %), chez les locataires (58 %) et en ville (50 %). 95 % des électeurs décrivent la recherche d’un logement dans le canton de Zurich comme difficile, près des deux tiers d’entre eux la qualifiant même de « très difficile ». Ce constat s’applique à toutes les tranches d’âge, tous les niveaux de revenus et toutes les préférences politiques. La satisfaction à l’égard de son propre logement ne signifie donc en aucun cas un allègement du marché. Elle reflète plutôt un privilège qui est de plus en plus remis en question.

Critique du secteur malgré la prise de conscience des contraintes structurelles

La population perçoit le marché immobilier zurichois avec des sentiments mitigés. 82 % craignent d’être évincés par des constructions neuves coûteuses, 80 % considèrent la spéculation et la cupidité comme les principales causes de la hausse des loyers. En outre, trois quarts des personnes interrogées souhaitent davantage de logements sociaux et 73 % souhaitent un engagement plus fort de l’État en faveur de logements abordables. Seul un tiers (33 %) estime que le logement abordable n’est pas une responsabilité de l’État.

Dans le même temps, la population est consciente des contraintes économiques et institutionnelles : deux tiers (67 %) des personnes interrogées approuvent l’affirmation selon laquelle les caisses de pension doivent générer des rendements grâce à leurs biens immobiliers afin de pouvoir verser des retraites. 64 % sont également favorables à un allègement des réglementations en matière de construction et à une accélération des procédures. Entre revendications sociales et réalisme économique, la population zurichoise évolue dans un champ de tensions qui mêle critiques et compréhension.

L'initiative sur le droit de préemption divise les camps politiques

Le vote du 30 novembre 2025 sur l’initiative relative au droit de préemption marque le début d’une série de décisions en matière de politique du logement dans le canton de Zurich. L’initiative vise à permettre aux communes d’acquérir elles-mêmes en priorité les grands immeubles mis en vente afin d’y créer des logements abordables. En août 2025, 58 % des personnes interrogées avaient déjà entendu parler du projet. Parmi les personnes certaines de participer au vote, 63 % se sont prononcées en faveur du oui. Le soutien provient principalement des sympathisants du PS et des Verts, des femmes, des locataires et des ménages à faibles revenus. En revanche, le rejet prédomine dans les rangs du PLR et de l’UDC, ainsi que parmi les propriétaires et les groupes à revenus élevés.

La contre-proposition du canton, qui prévoit un doublement des subventions de 180 à 360 millions de francs, est également soutenue par 57 % des votants.

Arguments entre marge de manœuvre et droits de propriété

Deux points de vue s’opposent dans le débat public. L’idée selon laquelle les communes disposant d’un droit de préemption auraient davantage de marge de manœuvre pour créer des logements abordables est particulièrement convaincante (71 % d’opinions favorables). L’argument selon lequel cela permettrait d’éviter la spéculation immobilière recueille également une large adhésion (61 %).

Dans le même temps, 66 % soutiennent l’argument contraire, selon lequel les propriétaires devraient être libres de décider à qui ils vendent leur bien. Près de la moitié (48 %) considère que le droit de préemption constitue une atteinte au droit de propriété, tandis que 47 % craignent une augmentation des impôts suite aux achats effectués par les communes. L’efficacité de l’initiative est également remise en question : 44 % estiment qu’elle ne permettra pas de créer de nouveaux logements.

 

Détails techniques

Cette étude repose sur un sondage représentatif réalisé auprès de 1 019 électeurs du canton de Zurich. Elle a été menée par gfs.bern du 6 au 15 août 2025 pour le compte de CRK – Agence de communication. L’enquête a été menée selon une méthode mixte (panel en ligne et entretiens téléphoniques). La marge d’erreur statistique est de ± 3,1 points de pourcentage (avec une répartition 50/50 et un intervalle de confiance de 95 %).

Le rapport final (en allemand), contenant des informations et des analyses supplémentaires, peut être téléchargé ici.


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Sophie Schäfer |

Sophie Schäfer

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