Les accords bilatéraux déjà sous le signe de la politique douanière américaine avant Zollhammer

10.09.2025 | Sophie Schäfer, GFS Bern

Une nette majorité des électeurs se prononcerait actuellement en faveur des accords existants avec l’UE. Après un recul temporaire en janvier 2025, les avantages perçus des accords bilatéraux ont retrouvé en juillet leur niveau de 2024. L’importance perçue de l’accès aux marchés d’exportation s’accroît particulièrement au vu des turbulences internationales actuelles.

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Évaluation des accords bilatéraux revenue au niveau de l'année précédente

Les accords bilatéraux bénéficient à nouveau d’un large soutien. Environ deux tiers de la population les jugent majoritairement positifs, les facteurs économiques pesant particulièrement dans la balance. L’accès aux marchés d’exportation et l’espoir que les accords garantissent la prospérité sont considérés comme des avantages essentiels. Alors que le soutien reste stable, voire augmente, dans les camps de gauche et bourgeois, une faible majorité avec une attitude négative prédomine pour la première fois depuis le début des enquêtes dans le camp de l’UDC. Des différences apparaissent également selon les régions linguistiques et les groupes d’âge : le soutien est particulièrement élevé en Suisse alémanique et chez les personnes interrogées plus âgées.

Évaluation différenciée des adaptations

Les différentes adaptations apportées aux accords existants font l’objet d’évaluations nuancées. Les compromis proposés par l’UE dans les domaines de l’expulsion des ressortissants européens ayant commis des infractions pénales, de la protection des salaires et du contrôle de l’immigration recueillent un large soutien. La réintégration de la Suisse dans les programmes de recherche européens et la reconnaissance mutuelle des prescriptions en matière de production sont également accueillies favorablement. En revanche, la population réagit avec beaucoup plus de réserve à la contribution de solidarité et à la directive sur les citoyens de l’Union, qui se heurtent à une opposition particulièrement forte parmi les partisans de l’UDC. Une tendance claire se dessine : les adaptations liées à l’économie et à la recherche sont clairement approuvées, tandis que les obligations sociales et financières restent controversées.

Évaluation positive du paquet de négociation

Dans l’ensemble, le nouveau paquet de mesures est également accueilli de manière majoritairement positive. Les nouveaux accords dans les domaines de la santé et de l’électricité sont clairement soutenus, tandis que l’accord sur les denrées alimentaires n’obtient qu’une courte majorité. Les partisans des accords existants soulignent l’importance de la stabilité, de la compétitivité et de la coopération dans un environnement international incertain. Les voix critiques soulignent en revanche les nombreux compromis et l’influence des règles de l’UE. Un schéma clair se dessine selon les affiliations politiques : alors que les partisans des Verts, du PS, du PVL, du Centre et du PLR soutiennent majoritairement les accords existants, les partisans de l’UDC les rejettent clairement.

L'UE reste le principal partenaire commercial

Dans l’évaluation des priorités en matière de politique commerciale, l’UE reste clairement le partenaire le plus important de la Suisse. Pour la grande majorité de la population, elle occupe clairement la première place, tandis que les États-Unis ne jouent qu’un rôle secondaire, peut-être en raison des incertitudes internationales. Seule une partie des électeurs de l’UDC accorde une importance relativement plus grande aux États-Unis. Cette évaluation souligne l’importance économique centrale de l’Europe pour la Suisse, mais montre également qu’il existe néanmoins certaines incertitudes politiques dans les relations avec les partenaires internationaux.

Informations techniques relatives à l'étude

Les résultats proviennent d’un sondage représentatif réalisé auprès de 1 030 électeurs en Suisse. L’enquête a été menée par l’institut de recherche gfs.bern pour le compte d’Interpharma. Elle s’est déroulée entre le 21 juillet et le 3 août 2025. L’erreur maximale de l’échantillon est de ±3,1 points de pourcentage avec un intervalle de confiance de 95 %.

Plus de détails sur l’étude sont disponibles dans le cockpit en ligne (en allemand).


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Sophie Schäfer |

Sophie Schäfer

Cheffe de projet junior