Attitude nuancée de la population quant au recours à l’IA dans la communication des autorités

23.05.2025 | gfs.bern pour le compte de la Chancellerie fédérale

Il ressort d’une étude réalisée par gfs.bern sur mandat de la Chancellerie fédérale que l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans la communication des autorités est un sujet aussi prometteur que sensible. Si la population est foncièrement ouverte aux progrès qu’apporte l’IA, elle souhaite toutefois des conditions claires et transparentes.

L’étude « Du recours à l’IA dans la communication des autorités. Possibilités et risques – le point de vue de la population » a été présentée aujourd’hui à Berne par ses auteurs, à l’occasion du forum Communication numérique, un symposium organisé conjointement par la Chancellerie fédérale et l’Administration numérique suisse (ANS). Dans le cadre de cette enquête représentative, plus de 1000 personnes ont été interrogées entre le 22 novembre et le 3 décembre 2024 sur la question de savoir si et comment elles utilisaient les outils d’IA et comment elles jugeaient l’utilisation de l’IA dans la communication des autorités. L’avis d’experts a également été recueilli.

Les résultats de l’étude montrent un tableau nuancé. L’utilisation ciblée de l’IA et d’autres nouvelles technologies pour la communication des autorités est de plus en plus acceptée. La population y est très favorable dans certains domaines, surtout la traduction, la simplification et la synthèse de textes, mais se montre plus méfiante par exemple quant à la protection des données.

L’étude conclut dans l’ensemble que les autorités peuvent utiliser l’IA si un champ d’application clair est défini. Ce qui importe, c’est que les résultats produits par l’IA soient vérifiés, que leur responsabilité soit assumée par l’homme et que la protection des données soit garantie.

Aperçu des principaux résultats de l’enquête:

  • Confiance dans les autorités : plus de 60 % des personnes interrogées ont déclaré faire confiance aux autorités suisses, les chiffres variant selon les régions linguistiques (43 % au Tessin, 68 % en Suisse romande) et selon l’âge (75 % des jeunes contre 53 à 55 % des plus âgés).
  • Utilisation de l’IA : la majorité de la population (60 %) utilise des applications d’IA telles que ChatGPT.
  • Acceptation du recours à l’IA par les autorités : 39 % des sondés sont favorables à ce que les autorités recourent à des applications d’IA dans leur communication. Cette approbation est encore plus forte pour certaines tâches, par exemple les traductions (80 % d’approbation). La rédaction de réponses aux citoyens avec l’aide de l’IA obtient quant à elle 44 % d’approbation.
  • Préoccupations et conditions : la majorité de la population a de grandes attentes quant à une utilisation responsable de l’IA. Les inquiétudes concernent surtout la protection des données, la dépendance vis-à-vis des multinationales de la tech et la responsabilité qui doit continuer d’être assumée par les collaborateurs des autorités. Les sondés souhaitent par ailleurs que les résultats issus des applications d’IA soient toujours vérifiés par des personnes compétentes.

 

Défis et recommandations

L’enquête souligne que le succès du recours à des applications d’IA dans la communication avec la population repose en grande partie sur la qualité des données de base, sur la transparence de leur utilisation et sur le respect de la protection des données. Ses auteurs conseillent d’associer activement la population aux projets d’IA et de rechercher le dialogue afin d’établir des liens de confiance et de traiter à temps les possibles préoccupations. Que les autorités et leurs collaborateurs assument explicitement la responsabilité des résultats obtenus grâce à l’IA contribue également à l’acceptation et aide à prévenir les abus.

 

Le rapport final complet peut être téléchargé ici:


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Tobias Keller

Tobias Keller

Chef de projet, Membre du Comité de Direction