La Suisse en 2025 : les accords bilatéraux sous le signe de nouveaux traités

18.03.2025 | sur mandat d'Interpharma

Quelle est la position de la Suisse vis-à-vis de l’Europe ?

L’étude « La Suisse en 2025 », réalisée par gfs.bern pour le compte d’Interpharma, fournit de nouvelles informations sur la perception des relations bilatérales entre la Suisse et l’Union européenne. Les résultats montrent un large soutien de la population au résultat des négociations et une nette approbation des accords bilatéraux, même si l’on observe désormais une attitude plus ambivalente à cet égard.

Une nette majorité reste favorable aux accords bilatéraux. Après des années de soutien croissant en faveur des accords bilatéraux, 2025 marque toutefois le premier recul de la perception positive depuis 2020. Si une majorité continue de reconnaître les avantages économiques, l’ambivalence gagne du terrain, en particulier au centre et parmi les indépendants. Dans le même temps, le soutien aux accords renégociés reste stable, mais un scepticisme se manifeste à l’égard de la contribution de solidarité, dite « fonds de cohésion », ainsi que de la transposition de la directive sur les droits des citoyens de l’Union. L’adhésion à l’EEE reste toutefois susceptible de rallier une majorité, tandis que l’adhésion à l’UE ou une sortie de l’UE n’ont aucune chance d’aboutir.

Accords bilatéraux : perception ambivalente

Après la conclusion fructueuse des négociations entre la Suisse et l’Union européenne en décembre 2024, l’opinion favorable aux accords bilatéraux, en hausse constante depuis 2020, a légèrement reculé au printemps 2025. Si une nette majorité continue de voir des avantages dans ces accords, l’ambivalence gagne du terrain. C’est notamment parmi les partisans du PVL, du centre et du PLR que les avantages perçus diminuent sensiblement, tandis qu’ils atteignent de nouveaux sommets chez les sympathisants du PS et des Verts. Le camp de l’UDC reste plus critique, avec une baisse continue du soutien, et parmi les personnes sans affiliation politique, les avantages perçus perdent leur majorité pour la première fois depuis 2020.

L'accent est mis sur les avantages économiques, mais la perception est plus nuancée

Sur le fond, les avantages économiques des accords bilatéraux restent au cœur de la perception positive, notamment sous la forme de prospérité et d’accès au marché d’exportation. Malgré le recul des avantages perçus, on ne constate pas de polarisation accrue, mais plutôt une vision de plus en plus nuancée des accords existants. Cette évolution s’explique notamment par le débat intense autour du nouveau mandat de négociation, qui met également légèrement sous pression la perception des relations bilatérales existantes.

Large adhésion au résultat des négociations, mais certains points restent controversés

La poursuite des négociations avec l’UE en vue de développer les accords bilatéraux continue d’être clairement soutenue, même si le soutien a légèrement reculé. Les accords renégociés, notamment dans les domaines de l’électricité, de la santé et du commerce des denrées alimentaires, bénéficient de majorités stables. En ce qui concerne les adaptations des accords existants, le tableau est plus contrasté : les compromis de l’UE sur le renvoi et l’immigration sont largement soutenus, tandis que les questions institutionnelles telles que la reprise du droit de l’UE ou le rôle de la Cour de justice européenne restent controversées, mais susceptibles de rallier une majorité. La protection des salaires fait également l’objet d’appréciations divergentes. Les électeurs se montrent les plus sceptiques à l’égard de la contribution de solidarité, dite « fonds de cohésion », ainsi que de la reprise de la directive sur les droits des citoyens de l’Union.

Majorité en faveur d'un contrat global, mais réserve quant aux alternatives

L’accord global, avec tous les éléments négociés, recueille une nette majorité, même si le soutien a légèrement diminué par rapport à l’année dernière. Les électeurs de gauche et des Verts sont particulièrement favorables à cet accord, tandis que les partisans de l’UDC et les électeurs sans affiliation partisane sont plutôt sceptiques. Les scénarios alternatifs à l’intégration européenne sont accueillis avec plus de réserve. L’adhésion à l’EEE reste susceptible de rallier une majorité, tandis que le soutien à la poursuite des accords bilatéraux – tant sous leur forme actuelle, sans possibilité d’adaptation aux nouvelles évolutions du marché ou à de nouveaux accords, qu’avec une évolution impliquant la reprise du droit européen – est tombé sous la barre des 50 %. L’adhésion à l’UE ou la sortie de l’UE restent sans chance.

Détails techniques

Le rapport « La Suisse en 2025 », commandé par Interpharma, se fonde sur un sondage représentatif réalisé auprès de 2011 électeurs en Suisse. La collecte des données a eu lieu entre le 8 et le 31 janvier 2025 selon une méthode mixte : 802 entretiens ont été réalisés à l’aide d’entretiens téléphoniques assistés par ordinateur (CATI), tandis que 1 209 autres entretiens ont été menés dans le cadre du panel en ligne gfs.

L’échantillon a été pondéré en fonction des régions linguistiques, du type d’habitat, du niveau de formation ainsi que de l’âge et du sexe. Une pondération thématique a été effectuée en fonction des affinités politiques et d’une question de rappel concernant un scrutin passé. Une pondération de base a également été réalisée sur la base de l’accessibilité technique, à savoir le nombre de raccordements téléphoniques. La marge d’erreur statistique est de ±2,2 points de pourcentage avec un niveau de confiance de 95 %.

Tous les détails et résultats de l’étude peuvent être consultés dans le rapport succinct (en allemand).


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Sophie Schäfer |

Sophie Schäfer

Cheffe de projet junior