La loi sur le CO2 échoue également en raison de la forte mobilisation.
L’opposition à l’initiative sur l’eau potable et sur les pesticides s’est surtout mobilisée dans les zones rurales. Cette mobilisation est probablement aussi responsable de l’échec de la loi sur le CO2.
Avec le non à la loi sur le CO2, le Conseil fédéral, le Parlement et la majorité des partis subissent une défaite douloureuse dans les urnes. La tendance au non observée dans les sondages préliminaires n’a donc pas pu être freinée au cours des dernières semaines et des derniers jours précédant la votation. Le non à la loi sur le CO2 provient notamment de la très forte mobilisation dans les campagnes en raison des deux projets agricoles. Notre analyse de toutes les communes montre que : Plus la participation actuelle est supérieure à la moyenne des 5 dernières années, plus le non à la loi sur le CO2 est clair. La large opposition aux initiatives sur l’eau potable et les pesticides dans les régions rurales, fortement mobilisée par la campagne, devrait donc aujourd’hui également avoir entraîné la loi sur le CO2 dans sa chute.
Alors qu’en temps normal, les électeurs soutiennent la position des autorités dans les urnes, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Après le non à la réforme de l’AVS, le projet de carte d’identité électronique ou encore la loi sur la chasse, la loi sur le CO2 est le dernier ajout à la pile de projets des autorités qui ont échoué. Depuis le lockdown 2020, 4 projets de loi sur 10 (40%) ont échoué. La moyenne à long terme des projets de loi échoués depuis 2000 est de 25%. La Suisse est polarisée.
Le résultat de la votation d’aujourd’hui montre également que la population n’a pas l’oreille musicale pour les compromis politiques – même sur des thèmes où la pression des problèmes est élevée. Le risque d’un blocage politique sur des efforts de réforme essentiels et des préoccupations centrales de la population selon le baromètre des préoccupations du CS est donc bien réel.