Impôt anticipé : issue nettement plus serrée que pour le droit de timbre

26.09.2022 | Urs Bieri, GFS Bern

Avec le non à l’impôt anticipé, le PS peut à nouveau se targuer d’un succès dans les urnes contre l’économie et les autorités sur les questions fiscales. Contrairement à la votation sur le droit de timbre, la gauche n’a toutefois pas réussi cette fois-ci à placer le sujet à haute voix et à le charger émotionnellement. L’élan critique à l’égard des multinationales n’a pas pris la même ampleur qu’à l’époque et le projet a navigué à l’ombre des deux projets AVS en vue du dimanche de votation.

Dans le contexte de l’absence de discussions émotionnelles sur le projet, le véritable conflit de fond sur cette question demeure : Dans quelle mesure l’attractivité de la Suisse doit-elle être renforcée par le biais de questions fiscales ? Comme le montre le résultat serré de la votation, la réponse à cette question n’est pas claire. Alors que les Suisses sont en principe favorables à un site d’implantation attrayant pour les entreprises, les dernières votations montrent que les électeurs sont plus sceptiques qu’auparavant face aux projets de baisse d’impôts. Cela, ainsi que l’incertitude bien présente due aux chiffres, coûts et conséquences parfois différents avancés par les différents acteurs pendant la campagne de votation, ont fait que la course est restée ouverte plus longtemps que pour le droit de timbre.

Dans l’ensemble, l’issue très serrée plaide plutôt en faveur d’une formation d’opinion comme pour l’accord de libre-échange avec l’Indonésie, accepté de justesse, que pour le projet de droit de timbre au printemps 2022.


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Urs Bieri

Urs Bieri

Co-directeur