Étude des questions européennes – Comment expliquer un projet politique dans un sondage ?

10.05.2021 | gfs.bern sur mandat d' Interpharma

De manière générale: Expliquer un projet politique n’est pas chose facile.L’objectif doit être à chaque fois d’établir la description du projet uniquement avec des faits et de ne pas influencer le lecteur. gfs.berne a étudié cette question à la demande d’Interpharma en se basant sur l’accord-cadre.

De manière générale, nous laissons l’évaluation politique d’une étude aux politiques. Pour nous, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Mais nous voulons avoir notre mot à dire lorsque l’interprétation politique devient de plus en plus une critique de la méthode. Un point qui fait actuellement l’objet d’un large débat est l’explication de l’accord-cadre en amont de la question de l’acceptation.

La question centrale a été posée et introduite comme suit :

« L’un de ces accords actuellement discutés est ce qu’on appelle l’accord institutionnel Suisse-UE. Cet accord doit placer les 5 accords d’accès au marché existant aujourd’hui et tous les futurs accords entre la Suisse et l’UE sous un nouveau toit contractuel. Cela permettrait d’adapter plus efficacement et plus rapidement les accords existants aux nouvelles circonstances et de négocier plus facilement de nouveaux accords partiels. L’accord est controversé en Suisse.

Si un tel accord institutionnel Suisse-UE était soumis au vote, seriez-vous certainement pour, plutôt pour, plutôt contre ou certainement contre ? »

De manière générale, l’explication d’un projet n’est justement pas simple. L’objectif de l’explication est à chaque fois d’établir la description du projet uniquement avec des faits. Dans le cas de l’accord-cadre, c’est tout à fait difficile, car au moment de la construction du questionnaire (janvier) et de l’enquête (mars/avril), il n’était pas clair de manière contraignante à quoi ressemblerait l’accord-cadre au final.

De plus, il nous semblait essentiel de compléter deux autres éléments en expliquant le projet. Cela est nécessaire en raison de la large approbation de la situation actuelle, des Bilatérales actuelles. Sinon, la situation actuelle serait trop attractive et la mesure en serait faussée. Nous avons donc ajouté une phrase sur la raison pour laquelle on veut adapter les accords bilatéraux en premier lieu (la mise en œuvre simplifiée de nouveaux accords). Mais il est clair que si l’on explique la raison d’un changement, cela conduit à ce que le changement apparaisse comme nécessaire. C’est pourquoi nous avons cherché, dans un deuxième temps, une phrase complémentaire qui place le point de vue positif dans un contexte plus large par rapport au débat actuel en Suisse (Les accords sont contestés en Suisse).

Mais cela ne suffit pas pour mesurer de manière idéale l’acceptation des accords-cadres. C’est pourquoi deux autres éléments étaient importants pour nous lors de la construction du questionnaire :

  • D’une part, il n’y a que très peu de thèmes en Suisse qui ont une culture de discussion et une tradition de vote aussi fortes. Une très grande partie de la population peut exprimer une opinion déjà bien réfléchie sur les questions relatives aux relations avec l’UE dans les premières phases, ce qui est particulièrement vrai pour l’accord-cadre. Des explications détaillées sont donc moins nécessaires que pour d’autres objets. Un regard sur l’indécision concernant la question de l’acceptation de l’accord-cadre, ainsi que sur les arguments qui s’y rapportent, montre que cela s’applique également au sondage sur l’accord-cadre. Nous avons une moyenne de 5% de personnes qui ne savent pas, ce qui est peu par rapport à un projet qui comporte encore des inconnues dans sa conception.
  • D’autre part, nous avons la possibilité d’intégrer la question de l’acceptation des accords-cadres dans une interview complète d’environ 16 minutes. Pour ce faire, nous utilisons notre approche de disposition comme aide à la compréhension de la manière dont se forme l’opinion politique. C’est pourquoi nous commençons l’interview par la discussion sur l’état actuel des accords bilatéraux, qui est un élément central de l’opinion. Nous examinons ici très largement toutes les discussions et résistances générales pertinentes quant à leur acceptation et leur efficacité. Ces points comprennent des éléments économiques, de partenariat social, de société, d’identité, mais aussi de technique relationnelle et de rôles spécifiques. Afin de ne pas rester fixés sur les accords-cadres, nous nous interrogeons également sur d’autres scénarios de relations avec l’UE, indépendamment de leur opportunité ou de leur réalisme politique. Ce n’est qu’ensuite que nous posons la question de l’acceptation des accords-cadres et que nous corroborons cette acceptation par un large éventail d’arguments sur la discussion actuelle autour de ces accords-cadres.

Dans l’ensemble, nous avons ainsi dressé un tableau actuel de la formation de l’opinion au sein de la population. Bien entendu, il y a quelques « si » et « mais ». En fin de compte, le cadre dans lequel se déroulera le débat sur la votation jouera un rôle décisif. Nous ne pouvons pas le prévoir, mais nous pouvons montrer dans quel cadre la discussion a lieu actuellement et souligner l’incertitude qui subsiste. Nous l’avons souligné à plusieurs reprises.


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Urs Bieri

Urs Bieri

Co-directeur