Baromètre suisse eHealth 2025 : oui à la numérisation, mais avec confiance, utilité et une mise en œuvre claire.

15.04.2025 | Corina Schena, GFS Bern

La numérisation du système de santé suisse est globalement bien accueillie, mais son succès dépendra essentiellement de la confiance qu’elle inspirera, de son aptitude à répondre aux besoins quotidiens et de la précision de sa mise en œuvre. C’est ce que montrent les résultats du Baromètre suisse eHealth 2025. Ces résultats se fondent sur les réponses de près de 2000 habitants de la Suisse et d’environ 1500 professionnels de la santé et autres acteurs du domaine.

Population : la numérisation est une chance, mais pas à n’importe quel prix

Les principaux résultats de l’enquête auprès de la population (1963 habitants de Suisse âgés de 16 ans et plus) sont les suivants:

Ouverture avec réserves : une majorité considère les solution numériques dans le domaine de la santé comme une chance d’améliorer l’accès, l’efficacité et la qualité des soins. Toutefois, des inquiétudes marquées subsistent en matière de protection des données et d’aliénation potentielle due à un excès de technologie

Le DEP est jugé utile, mais peu convivial : la population considère le dossier électronique du patient (DEP) comme une aide utile, notamment en cas d’urgence. Son utilisation reste toutefois faible. Les préoccupations en matière de protection des données, les obstacles administratifs et l’impression que les professionnels collaborent déjà efficacement sans DEP freinent les intentions.

Persönlicher Kontakt bleibt zentral: Die Bevölkerung wünscht sich digitale Unterstützung, nicht Ersatz. Besonders ältere Personen stehen der Digitalisierung skeptischer gegenüber, jüngere sind affiner und vertrauen eher in digitale Lösungen.

Le contact personnel reste essentiel : la population souhaite un soutien numérique, pas un remplacement. Les personnes âgées sont particulièrement sceptiques à l’égard de la numérisation, tandis que les jeunes sont plus réceptifs et font davantage confiance aux solutions numériques. En cas d’accès restreint (p. ex. données anonymisées), les caisses d’assurance maladie, les instituts de recherche et les organismes publics présentent un potentiel évident.

 

Professionnels de la santé : avantages reconnus, mise en œuvre critique

Les principaux résultats de l’enquête menée auprès des professionnels de la santé (n = 1 419), c’est-à-dire les médecins, les responsables informatiques des hôpitaux et les responsables cantonaux, sont les suivants :

Documentation numérique établie : le dossier médical électronique (DME) est répandu dans les cabinets médicaux et est majoritairement évalué de manière positive. Les systèmes d’information hospitaliers (SIH) continuent de faire l’objet de critiques, notamment en raison du manque de soutien dans le travail quotidien.

Scepticisme à l’égard du DEP : l’utilisation du DEP est souvent motivée par des raisons légales. De nombreux professionnels, en particulier en Suisse alémanique et parmi les médecins praticiens, doutent de son utilité pratique. Les recommandations du DEP aux patients sont rares.

Les interfaces restent un défi : si les systèmes médicaux fonctionnent généralement bien en interne, l’interopérabilité avec d’autres acteurs laisse à désirer. Des interfaces uniformes et fonctionnelles sont encore l’exception.

DigiSanté est connu des principaux acteurs actuels, mais pas (encore) du corps médical : le programme national est connu des administrations cantonales et des responsables informatiques des hôpitaux, mais très peu des médecins. La priorité sera donnée dans les années à venir à l’échange de données numériques, en particulier pour les données relatives aux médicaments et aux ordonnances, aux demandes et résultats d’analyses de laboratoire et aux rapports de sortie.


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Corina Schena

Corina Schena

Cheffe de projet